Portrait avec paysage

« Le portrait est toujours une construction. Cela va à l’encontre de l’intuition qui dit que le portrait reflète la réalité. » Koenraad Jonckheere, historien de l’art à UGent.
« La pose relie le genre du portait au théâtre, au « faire comme si ».
Tout bien considéré, nous sommes conscients de l’effet que l’appareil photographique peut avoir. La pose innocente n’existe plus, ou seulement quand nous nous oublions nous mêmes. » Frits Gierstberg, conservateur en chef au Nederlands Fotomuseum de Rotterdam

Participation à l’atelier de photographie « Le portait envisagé » avec Luc Stokart aux Beaux-Arts de Wavre. Une série de jeux, d’exercices et de scénographies de portraits entre le fixe et le fugace. Le portrait sans viser et aussi sans visée volontaire, avec modèle et aussi dans la rue.
Voir la séquence « Portraits fugaces. Portraits avec objets & paysages ».

Sur le GR5, au pays des Ballons.


« Tout grand paysage, dit Julien Gracq, est une invitation à le posséder par la marche; le genre d’enthousiasme qu’il communique est une ivresse  du parcours. (Gracq, 1980).
La puissance d’un lieu impose le désir de s’y immerger, de ne plus être un seul spectateur mais en lui, de le traverser de tous ses sens en une sorte d’appropriation sensuelle. »
David Le Breton, professeur de sociologie à l’université de Strasbourg, auteur Du Silence, Eloge des chemins et de la lenteur, Eloge de la Marche.

Cheminer sur la ligne bleue des Crêtes des Vosges, c’est s’ octroyer un espace de liberté et de fraîcheur.
Série « Voir la vie en Vosges »
Stage photo animé par Stanislas Verhaegen.

Urbex sur d’anciens sites désaffectés proches de Namur

L’exploration urbaine est une pratique qui consiste à visiter des lieux construits par l’homme puis oubliés et représente aujourd’hui un genre à part entière en photographie. La photographie, lors de l’exploration d’un site désaffecté, permet d’interpréter et de mettre en valeur un lieu, un bâtiment, un environnement, une texture, une matière, un détail, bref d’aiguiser son regard et de porter un intérêt sur un patrimoine bâti et son histoire.

Les barques du Flato
Une jeune carrière inondée à Floreffe. Son exploitation, visant à extraire de la dolomie pour fournir les verreries, n’a débuté qu’à la fin des années 70.
C’est en 1984 que le creusement a atteint la nappe phréatique qui a rapidement inondé la carrière, rendant son exploitation impossible.
Depuis, les plongeurs y ont immergé de nombreuses épaves et les poissons ont envahit les lieux, en faisant un endroit parfait pour la pratique de la plongée.

Reportage Carrière de Floreffe

Le prisonnier du Fort d’Emines
Méconnue du grand public, la Position Fortifiée de Namur conserve de remarquables traces de son passé militaire : neufs forts dissimulés dans des massifs boisés tout autour de la Ville de Namur. Parmi eux, le Fort d’Emines, admirablement conservé, demeure presque inchangé depuis 1918. A l’occasion des commémorations 14-18, ce Fort ouvre ses portes et vous plonge, pour un moment, dans le quotidien des soldats au cœur des affrontements d’août 1914.

Reportage Fort d’Emines, lieu de mémoire

Stage de photographie de reportage du Service de la Culture de la Province de Namur.
Formateur : Rino Noviello, photographe professionnel et fondateur de l’agence Picturimage, il réalise des projets artistiques et documentaires. Placer la poésie, le mystère et l’engagement au coeur de son travail, militer pour un art vivant et libre, explorer la diversité du regard et des sujets sont au coeur de ses préoccupations.

« Roches de Crépin » projet infographie à l’Académie des Beaux-Arts de Namur

Ce n’est pas l’image finale qui compte, ce qui m’intéresse, c’est le cheminement dans le processus de création. La démarche, la recherche.

En septembre 2017, après une très longue absence de montagnes, j’y suis retourné avec ma femme dans la vallée de la Clarée. Au refuge de Buffère dans les Hautes-Alpes.
De nos randonnées contemplatives résultera un carnet de photographies intitulé « Les rochers naissent des nuages ».
La photo « Roches de Crépin »  sera le point de départ unique de mon projet. Dans un premier temps, j’ai découpé l’image en lamelles verticales pour essayer de recomposer un nouveau paysage.

Inspiration : 1ère influence
Dans Beaux-Arts Magazine de novembre 2017, je découvre une sélection de 50 œuvres à l’occasion de la Foire Internationale d’art contemporain (FIAC) tous médiums confondus.
J’ai un coup de cœur pour une œuvre récente (2017) de Vera Molnár :
Sainte-Victoire interchangeables
Sérigraphie sur toile, 9 panneaux de 40x40cm chaque
Une digression de rythme, de couleurs bleues et orange par l’une des pionnières de l’abstraction.
Cette artiste hongroise que j’avais déjà eu l’occasion de découvrir lors d’un stage sur l’art digital à Imal me donne un nouvel élan dans l’évolution de mon projet.

A la manière de Molnar, j’ai crée deux versions des « Roches de Crépin » : l’une en couleur (orange et bleu), la seconde en noir et blanc.
Dans chaque version, j’ai cherché des variations possibles. Voir l’album-carnet.

Inspiration : 2ème influence
Mi-avril, j’ai un coup de cœur pour une exposition de Chantal Sallustin « Les Voies de la Ville » à Point Culture Louvain-la-Neuve. L’artiste affectionne la gravure sur bois (xylographie). Elle grave dans le bois de manière aléatoire tantôt en suivant le fil du bois, tantôt en contredisant celui-ci.
Son travail me donne une idée pour la suite du projet.
Dans mes archives photographiques, j’ai extrait des images de texture de bois. Celles-ci ont été converties en noir et blanc.
Les différentes textures de fil de bois ont été intégrées dans la montagne, dans la roche.
J’obtiens ainsi la série finale composée de 6 variations possibles. : une version couleur (3) et une version noir / blanc (3).

Vernissage le jeudi 21 juin 2018 à18h30 : Académie des Beaux-Arts de Namur, rue du Lombard 20, 5000 Namur.
Exposition ouverte du 22 au 26 juin de 14 à 18h.

Mondrianisme

En 2016, je me passionne pour l’oeuvre du peintre Piet Mondrian [° Amerspoort, 1872 – † New York, 1944].
Dans le cadre du cours d’ infographie  à l’Académie des Beaux-Arts à Namur, j’ai réalisé des travaux sur ce pionnier de l’art abstrait. Il fut toute sa vie durant à la quête d’un art universel par une épuration complète de la toile.

Mondrian ne parvient qu’au style abstrait qui le rendra célèbre qu’après des années de recherche formelle.
Après avoir suivi les cours de l’Académie des Beaux-arts d’Amsterdam, il commence par peindre des natures mortes et des paysages de campagne marqués de l’empreinte du naturalisme hollandais, puis évolue sous l’influence des impressionnistes et de Van Gogh.
Malgré une stricte éducation calviniste, Mondrian s’intéresse à la pensée orientale et à la théosophie, qui exerceront un effet important sur son oeuvre. Entre 1906 et 1907, il peint une série de « paysages du crépuscule » , où les détails déjà s’estompent pour ne plus livrer qu’un ensemble de lignes et de formes. En 1912, attiré par le cubisme, il part à Paris et réalise une série d’ « arbres », dont la forme se simplifie en un entrelacs de courbes.

Ce n’est que vers 1920 que son style si distinctif – combinant des rectangles de couleurs pures délimités par de sévères lignes verticales et horizontales – apparaît. Sans cesser de la travailler, il restera fidèle à ce style jusqu’à sa mort.

Source : L’histoire de l’art en images, La naissance de l’art abstrait, Andrew Graham-Dixon, Editons Flammarion (2009)

1er travail : « Mondrian – Maître carré »
Un carnet de 14 images réalisé avec l’outil Illustrator.
Dans celui-ci, j’ai repris deux compositions originales avec rouge, jaune, bleu et gris (1927-1928). Les autres sont des grilles inventées avec les mêmes couleurs primaires, en y ajoutant le gris, le noir et le blanc.

100 ans Mondrian et De Stijl
On fête toute cette année les cent ans du mouvement De Stijl qui révolutionna l’art du XXe siècle.
Pour l’occasion, la façade de l’hôtel de ville de la Haye est devenue le plus grand Mondrian du monde : repeinte avec les célèbres carrés rouge, bleu, jaune (et blanc) et les lignes noires. Partout dans la ville, on rappelle ces trois couleurs de base. Le Gemeentemuseum , avec son bâtiment iconique de l’architecte Berlage (1935), possède la plus grande collection au monde d’oeuvres de Mondrian et du Stijl.
En 2017, l’art de Mondrian est depuis longtemps entré dans la consommation courante. Ses célébrissimes tableaux de lignes noires verticales et horizontales, avec des aplats des trois mêmes couleurs primaires, bleue, jaune et rouge, ont essaimé vers le design, la mode et même la publicité, avec les produits de L’Oréal qui utilisent allégrement la quête pourtant toute spirituelle du grand peintre hollandais. Mais avant de peindre ces tableaux, Mondrian (1872-1944) a longtemps tâtonné et cherché sa voie.

2ème travail : « Mondrianisme »
Un carnet de 10 images réalisé avec les outils Photoshop et InDesign.
La série « Mondrianisme » rend hommage à cet artiste que j’apprécie.
Les images originales proviennent de mes archives photographiques. Elles ont ensuite été traitées dans le style des compositions en rouge, bleu et jaune du peintre.

L’année scolaire 2016-2017 arrivant doucement à son terme, c’est l’occasion de vous proposer les expositions des travaux des élèves.
Trois espaces vous accueilleront à Namur.
– La galerie du Beffroi, vernissage le jeudi 15 juin à 18h30.
– A l’Académie des Beaux-Arts (tous les ateliers : enfants, ado, adultes) vernissage le samedi 17 à 11h
– A la rue des Brasseurs (atelier photo). Expositions accessibles jusqu’au 25/06 de 14 à 18h
Bienvenue à tous.

Une histoire de bleu

Présentation de mon projet Infographie à l’Académie des Beaux-Arts de Namur.

Deux éléments importants m’ont inspiré dans ma démarche
Le premier, c’est la lecture d’un livre de Pierre Hadot, philosophe, professeur au Collège de France « N’oublie pas de vivre : Goethe et la tradition des exercices spirituels »
Surtout, quelques pages consacrées à la couleur bleue qui sont d’ailleurs issues du « Traité des couleurs » (1823)
Le bleu est la couleur de l’infini, du toujours au-delà, une couleur mystérieuse : « Cette couleur fait à l’œil une impression étrange et presque informulable », « elle est en quelque sorte un néant attirant », la couleur qui nous fuit toujours.
Le bleu nous attire parce que nous le percevons habituellement en liaison avec une profondeur inaccessible dans laquelle nous aimerions nous plonger.

Deuxième source d’inspiration
En mai 2015, Jazz magazine consacre un dossier de 30 pages au pianiste américain Keith Jarrett, « 70 sur terre, 50 ans de carrière ». Ce numéro me révèle un coup de coeur pour « Arbour Zena », un trésor oublié sorti en 1975.
A la page 31 de Jazz Magazine, François Lacharme écrit « C’est un artiste minimaliste qui se découvre ici, troublant à peine ces à-plats de bleus dans un dégradé qu’annonce clairement la pochette. »
Goethe et Keith Jarrett vont – en quelque sorte – me stimuler dans le cheminement de mon projet.

La 1ère étape consiste à fouiner dans mes archives photographiques pour en extraire une sélection de 10 images, une série intitulée « Seascapes ».
2ème étape : utilisation des outils de Photoshop
Principalement, le filtre « Cisaillement ». Ce filtre déforme l’image le long d’une courbe. En cochant « Pixel du contour », j’étends les couleurs des pixels. Un effet de bande se produit si les pixels du contour sont de différentes couleurs.
J’applique ensuite le filtre  « Flou directionnel ». Il a pour effet d’étirer les pixels et de générer, selon la valeur appliquée des « traînées » mais aussi des pertes de pixels.
Recadrage des nouvelles images au format carré.

Mi-février 2016, un nouvel élément vient influencer l’évolution du projet.
Deux chercheurs-astronomes américains postulent l’existence d’une neuvième planète dans le système solaire : la planète 9.
Me vient alors l’idée d’intégrer des planètes dans mes images carrées.
J’en arrive ainsi à la 3ème étape : création d’un dossier, dans lequel je collectionne diverses planètes glanées sur le web et sur le site internet de la Nasa.

Au cours de cette recherche, Noémie Goudal – une photographe de nationalité anglaise – attire mon regard par son exposition « Cinquième corps » au BAL à Paris.
Noémie  fabrique des installations de papier qu’elle photographie en réinterprétant le réel. Dans la série Station, les grandes sphères photographiées dans la nature sont suspendues à une poulie que l’artiste décide de nous révéler sur l’image. Devant ces photographies cosmiques, le simulacre, sciemment dévoilé, révèle l’humain derrière la construction.

4ème étape : établir une sélection des fonds carrés de dégradés et ainsi que des surfaces rondes
5ème étape : réaliser un montage simple. Positionner les planètes dans les carrés de dégradé (les redimensionner éventuellement);  essayer plusieurs combinaisons ; examiner le résultat en tenant compte de l’harmonie et de la cohérence des couleurs
6ème étape : sélection de la série finale « Une histoire de bleu » et  impression au format A3 sur papier mat pour l’exposition à l’Académie.

« Le bleu ne fait pas de bruit…
Le bleu est une couleur propice à la disparition.
Indéfiniment, il s’évade »
Jean-Michel Maulpoix

Shinrinyoku

Bois de Lauzelle , Louvain-la-Neuve. Février 2016.

En japonais, shinrinyoku signifie littéralement « bain de forêt », l’immersion forestière. Se promener sous les arbres pour chercher un supplément de bien-être… Illusion ? Non. La littérature scientifique s’est enrichie ces dernières années d’études tendant à prouver les effets bénéfiques de la promenade en milieu naturel sur le moral, le stress, l’humeur, la pression artérielle… A force de vivre entre béton et bitume et de regarder la vie par écrans interposés, l’évasion vers la nature apparaît comme un sursaut vital.

Pourquoi la nature nous fait-elle du bien ? Pourquoi tant d’entre nous se disent s’être trouvés « ressourcés » par une marche dans un parc naturel, sur un sentier de randonnée. Il y a les effets thérapeutiques sur le corps, mais d’autres dividendes bien sûr : le retour à une simplicité de mouvement qui vide l’esprit de ses sollicitations inutiles, l’adaptation nécessaire à un milieu inhospitalier voire hostile, qui stimule la capacité d’adaptation, l’imagination, la créativité. La nature, thérapie de l’âme.

Mais bien davantage. Ceux qui ont crapahuté en montagne, se sont égarés en forêt, voire dans un désert, le savent. Arrive toujours un moment dans ce type d’activité où l’on prend conscience que la nature est la plus forte. Le vent se lève, le froid arrive, ou la chaleur, ou encore la nuit, les moustiques, les ampoules, la faim, la soif. Le moment où l’arrivée que l’on croyait proche se dissipe dans l’horizon, où derrière la crête apparaît une autre crête et ce n’est jamais la dernière. La lassitude s’installe, le corps fait mal, le moral chute. Il faut mettre un pied devant l’autre et recommencer, c’est tout, c’est stupide, c’est ainsi. Dans le groupe de marcheurs, les comportements se modifient. Le plus riche ne se révèle pas forcément le plus fort, le mieux équipé n’est pas le plus courageux, le plus léger n’est pas le moins résistant.

Et voici le moment exact où apparaît la vertu cachée et première des espaces sauvages : cette capacité qu’ils ont à niveler les différences sociales et à faire germer des solidarités inattendues. « Une heure d’ascension dans les montagnes fait d’un gredin et d’un saint deux créatures à peu près semblables », a écrit Nietzsche. Il avait tort sur le délai – une heure ne suffit pas toujours –, mais raison sur le fond. « La fatigue est le plus court chemin vers l’égalité et la fraternité – et durant le sommeil la liberté finit par s’y ajouter », poursuivait-il. Et voilà, in fine, pourquoi sentiers de randonnée, forêts et parcs naturels méritent d’être parcourus, explorés et protégés : ce sont des espaces qui font revivre le corps, l’esprit, mais aussi la démocratie.

Par Éric Meyer, rédacteur en chef de Geo magazine

Prenez de la vitamine V comme vert

Marchons dans la nature pour ne pas ruminer
Sylvie Chokrondans Le Monde

Soli-terre en Condroz

Aujourd’hui, il se souvient de ce voyage
qu’il a commencé depuis longtemps.
Il se souvient de ses chemins qui l’ont précédé,
des paysages de montagne qui l’ont formé,
de ses cartes qui l’ont nourri.

Il se souvient de ses maîtres,
de leurs démarches qui marquent son parcours,
de leurs regards entrés dans ses rêves.

Il inspire, il expire.
Il capte l’instant.
Il laisse aller le plaisir de ses yeux qui marchent,

de ses pieds qui sentent, tracent, trouvent l’image.

Il épouse la terre
pose ses pas
et poursuit sa route.

 


Françoise Demanet

 

Réflexions sur un atelier de photographie en Condroz

En août 2011, lors d’une balade à vélo avec mon épouse, je découvrais « Si loin, si proche » la 5ème édition des  Promenades photographiques en Condroz. J’aime cette douce région condrusienne. De plus, c’est aussi la terre d’origine de ma femme. Tout un symbole, cet attachement.
Tous les deux ans, nous disons donc « OUI » à cette biennale photographique.

Dans le programme de la 7éme édition intitulée « Au plaisir », je repère une proposition d’atelier résidentiel animé par le photographe québecois Bertrand Carrière (Canada).
Quelques extraits :
« Photographier le plaisir, photographier par plaisir, plaisir de photographier. …
En une semaine, l’atelier vous offre l’occasion de vous plonger au cœur d’un projet personnel et d’explorer la notion du plaisir. …
Le thème du plaisir pourra être vu par association : contemplation, hédonisme, grâce, contentement, fête, joie, volupté, désirs et satisfactions. Ou encore par réaction : privation, austérité, ascèse, mécontentement, dégoût, ennui

Il est recommandé de faire un minimum de recherche afin d’arriver avec quelques idées de projets à réaliser.
Il serait intéressant que chaque participant apporte un livre de photographies qui l’a marqué et une série de ses images. »

Le thème présenté par cet atelier me tente fortement.
J’envoie au Centre Culturel de Marchin mon formulaire inscription accompagnée d’une lettre de motivation.
Pierre Mossoux me confirme ma participation.

Commence alors progressivement un processus d’intériorité et d’écriture sur l’exploration de mes plaisirs.
Je note mes priorités :
– Plaisir de respirer
  . inspirer … expirer
  . prendre conscience de mon souffle
– Plaisir d’être en contact avec la nature
    . « shinrin-yoku » : immersion dans la nature
    . vitamine V comme vert (référence Christophe André)
 – Plaisir du silence
  . le silence a le goût du bonheur
  . être seul,  errance solitaire
  . recherche de calme
– Plaisir du mouvement
  . marcher lentement, pédaler, nager
– Plaisir d’observer
  . de regarder
  . d’écouter avec les yeux (handicap : malentendant)
– Plaisir de rêver
  . d’être ailleurs
  . de s’évader
  . de découvrir (voyages)
– Plaisir de lire
– Plaisir de toucher  
– Plaisir de rire

Bertrand Carrière demande aux participants d’apporter un livre de photographie qui nous influence et une série de nos images.
Pour amorcer les discussions et les échanges en début de stage, je montre « D’après nature » de Jean Gaumy. C’est un livre qui m’inspire, avec lequel je me sens en accord.
En septembre 2014, j’ai eu un coup de foudre pour son exposition « La tentation du paysage » à l’abbaye de Jumièges (Normandie, France)
Je présente aussi la série intitulée « Paysages à construire »  réalisée en  juillet 2012 à Libramont (AKDT).

Extraits de mon carnet de stage :
« Goesnes. Samedi 25 juillet après-midi.
Qu’est-ce que je souhaite faire ici et maintenant ?
Marcher lentement dans la nature, le paysage, pour me mettre dans un état mental, une atmosphère propice à l’intériorité, à la solitude. »

Un mois après le stage, en relisant cette dernière phrase de mon carnet, je constate que j’étais aussi sous l’emprise d’un autre livre qui traîne dans mon salon « Gao Xingjian. Le goût de l’encre ».
Michel Draguet décrit très bien cet état recherché.
« Le chemin vers Lingshan passe par l’intérieur. Pour atteindre cet état d’attente diffuse propre à la contemplation, il faudra d’abord s’extraire du réel. […] La marche génère sa propre vérité. […] Par la marche, l’homme rendu à la nature s’enfonce en lui-même. […] Reclus dans sa solitude, le marcheur renoue avec la réalité nue.  […] Abîmé dans sa marche, l’homme se métamorphose. […] Par ce biais, la marche détermine ce que deviendra, à la surface du papier, le mouvement de la main: un accès progressif à la conscience dans l’infini des possibles. »

Pendant tout le stage résidentiel de photographie en Condroz, j’ai tenté d’appliquer « cette recherche de Lingshan »
La marche fixe la méthode : errance du regard, construction de soi dans l’évidence d’un pied devant l’autre.
Partir seul, écrire ou photographier fait partie du même processus, celui de regarder en soi, de s’écouter. « Ne plus penser avec ma tête mais avec mon corps » transforme la marche en principe méditatif
D’une certaine manière, la marche détermine ce qu’ adviendra l’image photographique. L’image reflète un état d’esprit. Tout paysage devient alors portrait intérieur.

« Photographiant le monde, on y projette toujours une image de soi et dans une certaine mesure on le transforme en image mentale, psychique, en représentation subjective. […]
Condamné à être soi-même, bien sûr il arrive qu’on emmène avec soi ses sentiers, ses ornières, ses fantômes et ses manies. […] » Emmanuel d’Autreppe.
Extrait de « BRUXELLES à l’infini. Photographes en Résidence. Collection CONTRETYPE. 2014.

Dans la mesure du possible, j’ai essayé aussi de tenir compte de cette citation de Jean Gaumy :  » Ne photographier que lorsque cela brûle. Ne pas bouger, se refuser tant qu’il n’y a aucune évidence, aucune nécessité. »

La série « Rota Romantica » est née lors :
– d’un travail de sélection journalier (5 jours), effectué en plusieurs étapes ;
– des tirages de lecture (format 10 x 15);
– de mon propre ressenti;
– des avis et des interventions de Bertrand Carrière, photographe et formateur.

Le choix du titre ne me contente pas : cela montre bien la limite des mots.
« Silence therapy » est plus juste, en résonance avec mon expérience du moment

Je rejoins totalement Justine Montagner qui dans un email m’écrit : « Je planais toujours sur la magnifique énergie de cette semaine de résidence.  … Quelle belle semaine nous avons partagé. »

Merci à Bertrand Carrière.
Merci aux participantes (s) : Bénédicte Thomas, Farid Djemmal, Justine Montagner, Laurence Biron, Laurent Graindorge et Liliane Mazy.
Merci à Geneviève Culot et à son mari Fernand pour leur accueil.
Merci aux organisateurs des 7èmes Promenades photographiques en Condroz.

Longue vie à la biennale de photographie en Condroz et au Centre Culturel de Marchin !


M a n u – q u i – a i m e – f a i r e – d u r e r – l e – p l a i s i r

Les « sales Jeanettes » défilent à Aalst

12.02.2013. Mardi Gras. Aalst.

Comme à Binche le jour des « Mam’zelles », ce sont les «Voil Jeanetten » qui sont de sortie à Aalst. Des hommes déguisés en femmes avec bas résille, jarretières, gros seins, poussant des landaus remplis de bacs de bières et garnis de harengs.
Grotesques, choquantes, drôles. La tradition viendrait d’une époque où les hommes pauvres, empruntaient la veste de leur épouse pour aller faire la fête.

Portraits